jeudi 23 novembre 2017

Voici une nouvelle absolument fantastique.  Et je suis toujours très heureuse de voir de jeunes entrepreneurs aller de l'avant avec un projet aussi audacieux avec un sujet aussi controversé.




Le Nouvelliste
Jeudi 23 novembre 2017

Fournisseurs payés en bitcoin

TROIS-RIVIÈRES — Léa Veillette, une jeune entrepreneure de Trois-Rivières, pourrait bien devenir la première au Québec et même au Canada à construire un triplex en payant presque exclusivement ses fournisseurs par le biais de bitcoins, une cryptomonnaie créée en 2009. En effet, la femme de 29 ans souhaite réaliser cet exploit, en plus de vendre son immeuble par l’entremise de cette populaire cryptomonnaie.

Cette idée de triplex et cette passion pour les bitcoins, Léa Veillette, qui est la fille de l’ancien entrepreneur en construction François Veillette, les a eues récemment, alors qu’elle venait de perdre son emploi. Elle a alors mis sur pied sa propre compagnie de consultation dans le domaine de la monnaie bitcoin.
«Au départ, ma fille a trouvé qu’il était tellement difficile de comprendre le fonctionnement des bitcoins qu’elle a décidé d’étudier le phénomène et d’ouvrir son propre bureau de consultation à Trois-Rivières. L’idée de construction d’un triplex nous est ensuite venue à tous les deux», soutient François Veillette, qui vient en aide à sa fille dans le dossier.
Ce fameux triplex, dont la construction doit débuter au mois de décembre prochain, devrait voir le jour en mai 2018 sur la rue de Sienne, dans le secteur Trois-Rivières-Ouest.
Fait particulier dans le dossier, grâce à ce projet-pilote, Léa Veillette pourrait devenir la première entrepreneure au Canada, et même aux dires de son père, la première en Amérique du Nord à payer en quasi-totalité ses fournisseurs en bitcoins. Chose qui ne semble pas avoir effrayé les fournisseurs outre mesure.
«On a un premier sous-traitant en main-d’œuvre qui va être complètement payé en bitcoins, car il est déjà d’accord. Jusqu’à maintenant, on a trois fournisseurs qui devraient aussi embarquer dans le projet. On a d’ailleurs déjà rencontré un entrepreneur qui veut absolument des bitcoins. Il n’était même pas au courant du projet et il voulait déjà embarquer», précise M. Veilette.
Ce projet-pilote n’a d’ailleurs pas effrayé la jeune femme, mais l’a plutôt stimulée à investir dans le domaine.
«Ça ne m’a pas fait peur. Je pense que si je ne l’essaye pas, je vais avoir des regrets. C’est plus un défi pour moi», avoue Léa Veillette.
Rappelons que le bitcoin est une monnaie virtuelle conçue en 2009. Contrairement aux devises physiques, notamment le dollar canadien, le bitcoin qui est immatériel n’est pas régi par une banque ou même, par le gouvernement, mais par des internautes.
La monnaie bitcoin sert, entre autres, à payer des services, des marchandises ou pour acheter d’autres devises. C’est désormais la cryptomonnaie la plus connue et acceptée par de nombreux sites web et boutiques.
Une monnaie virtuelle à déclaration obligatoire
Si le projet semble attrayant pour certains fournisseurs qui y voient une occasion de faire du profit avec les populaires bitcoins, certaines notions parfois méconnues doivent cependant être prises en compte.
«Il y a vraiment un engouement envers le bitcoin, car sa valeur fluctue énormément. Mais chaque fois qu’il y a une transaction, il y a un certain montant d’impôt à payer, donc si un fournisseur accepte de faire une telle transaction, il va devoir déclarer ce gain ou ce revenu et ça, peu de gens en sont informés», soutient Louis Roy, un associé de la firme de comptables du Québec, Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT).
Un aspect toutefois bien connu et pris en compte par Léa Veillette dans ce dossier.
«Léa est allée de l’avant. Elle est notamment allée voir un fiscaliste et des avocats pour trouver une façon de déclarer de tels revenus», précise M. Veillette.
Bien plus que la construction d’un triplex
À la suite de la construction de l’immeuble, Léa Veillette souhaite par ailleurs vendre son immeuble à des acheteurs encore une fois par l’entremise de la monnaie bitcoin. Une tâche qui paraît plus complexe qu’elle ne l’est en réalité puisque plusieurs acheteurs de Montréal pourraient se manifester, estime François Veillette.
Le triplex n’est pas encore construit que Léa Veilette voit grand pour la suite des choses.
«Je veux créer un parc immobilier par la suite à Trois-Rivières avec une centaine de logements, notamment pour les gens qui sont entrés dans la société Bitcoins.»
Le bitcoin, avenir de la monnaie?
Bien que le phénomène de la cryptomonnaie peut sembler incertain pour plusieurs, même si le système de cryptage employé garantit en théorie la sécurité et la traçabilité des transactions, certains spécialistes y voient toutefois une occasion en or de remplacer la monnaie actuelle au cours des prochaines années.
«La cryptomonnaie, dont le Bitcoin est l’avenir, va éventuellement remplacer notre système de monnaie actuel puisqu’il crée un phénomène de rareté étant en nombre limité, ce qui fait en sorte que sa valeur va toujours augmenter», mentionne, Jean-Philippe Brochu, consultant de la firme QB solutions.
Un avis partagé par François Veillette. «Les bitcoins, c’est l’avenir. C’est d’ailleurs aussi important que l’arrivée d’Internet, car éventuellement, toutes les compagnies vont se convertir à cette technologie.»
Du côté de la firme RCGT, Louis Roy se montre un peu plus prudent face à ce possible avenir de la cryptomonnaie.
«On s’en va certainement vers la cryptomonnaie ou le digital comme le bitcoin pour les prochaines années. Toutefois, seul l’avenir nous le dira, mais comme tout placement, évidemment, il faut être prudent. Il y a donc un avenir pour cette technologie et si ce n’est pas le bitcoin qui fonctionne au cours des prochaines années, ce sera certainement une autre forme de cryptomonnaie.»

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